Nous continuerons de soutenir les femmes qui désirent mettre fin à une grossesse, de nous battre partout où elles sont menacées.
Face à l’abrogation du droit à l’avortement aux Etats-Unis, Florence Rigal et Catherine Giboin, de l’ONG Médecins du monde, mettent en garde, dans une tribune au « Monde », quant à la menace que cette décision fait peser sur les droits et la santé des femmes, et appellent à « désobéir à des lois injustes et dangereuses ».
Criminaliser l’avortement pour en abolir la pratique est un leurre : une femme qui ne désire pas une grossesse trouvera toujours le moyen d’y mettre un terme. Tous les moyens. Toujours. Quels qu’en soient les risques. Telle est la réalité que nous, soignantes et soignants, rencontrons partout où nous intervenons.
Criminaliser l’avortement ne met pas fin aux avortements, mais les rend plus dangereux pour les femmes, pour leur sécurité et pour leur santé. C’est notre point de départ et notre préoccupation principale. Chaque année, 121 millions de femmes tombent enceintes sans en avoir fait le choix. 60 % d’entre elles y mettent un terme et 45 % de ces avortements ne sont pas médicalisés.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’au moins 39 000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement clandestin, sans compter les sept millions d’autres hospitalisées en raison de complications. Nous, soignantes et soignants, nous ne pouvons pas rester passifs.