Ce nouveau numéro d’Alternatives Humanitaires s’intéresse aux multiples problématiques humanitaires qui traversent l’Amérique centrale. Souvent perçu comme une région de transit, l’isthme centraméricain est l’hôte de grandes transformations démographiques qui déstabilisent les équilibres socio-économiques dans un espace déjà vulnérable. Cette édition vise donc à mettre en lumière le quotidien des populations résidentes comme migrantes, confrontées à la dégradation de la sécurité régionale. Les textes que nous vous proposons exposent le rôle des acteurs humanitaires dans une région qui, depuis longtemps, est loin d’être au centre de l’attention de la communauté internationale, malgré un contexte politique très fragile.
« Forte de quelque cinquante millions d’habitants, la zone a connu d’importantes épreuves ces dernières années : accroissement des disparités économiques, vulnérabilité climatique aggravée par des saisons cycloniques de plus en plus destructrices, violences chroniques, et accès très limité aux services sociaux. »
Géographiquement, la région Amérique centrale s’étend de la frontière sud du Mexique jusqu’à la région du Darién au Panama. Il est généralement convenu que sept pays constituent cette zone géopolitique, à savoir le Belize, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Panama et le Salvador. Forte de quelque cinquante millions d’habitants, la zone a connu d’importantes épreuves ces dernières années : accroissement des disparités économiques, vulnérabilité climatique aggravée par des saisons cycloniques de plus en plus destructrices, violences chroniques, et accès très limité aux services sociaux. Qui plus est, les mouvements massifs de populations, qu’ils soient intra ou extrarégionaux, complexifient encore ce contexte humanitaire. Comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 n’a pas manqué d’exacerber la vulnérabilité de plusieurs groupes, notamment les femmes et les communautés autochtones, en impactant fortement l’économie régionale. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, plus de 25 % de la population de la région présente des besoins humanitaires importants, notamment en matière de protection face aux violences des groupes armés, d’insécurité alimentaire et de santé[1].