Le présent rapport est le résultat d’une recherche menée par le Population Council en partenariat avec Médecins du Monde France et soutenue et financée par la Fondation Médecins du Monde. Cette étude vise à étudier les facteurs affectant les délais d’accès aux services pour les survivant.e.s de violences liées au genre dans l’état du Borno, au Nigéria.
Le conflit violent et l’insurrection dans le nord-est du Nigéria ont amené 7,7 millions de personnes à avoir besoin d’une assistance humanitaire et d’une protection dans les États de Borno, Adamawa et Yobe. L’insurrection a entraîné des enlèvements massifs, le recours à la prostitution forcée, des mariages forcés et d’enfants, des agressions physiques, mentales et sexuelles. Rien qu’en 2019, environ 3 millions de personnes sont estimées comme ayant besoin d’être protégées contre les violences liées au genre (VLG) dans le nord-est du Nigéria.
Le contexte des VLG dans le nord-est du Nigéria est mal compris, et le développement de stratégies fondées sur des données probantes pour répondre aux besoins médicaux et psychosociaux des survivantes et survivants de VLG est nécessaire de toute urgence. La méconnaissance des services disponibles, la stigmatisation et le manque de confiance en soi pour engager des conversations sur le viol avec les prestataires de santé sont des facteurs qui peuvent limiter le recours aux services de soutien médical et psychosocial.
Cette étude a documenté les obstacles à l’accès aux services médicaux et psychosociaux pour les survivantes et survivants de VLG dans l’état du Borno, au Nigéria, en particulier dans le délai critique de 72/120 heures pour la prise en charge médicale des violences sexuelles. Elle énonce des recommandations pour développer des interventions de prévention primaire et secondaire auprès des personnes exposées aux VLG.