Cette décision historique intervient dans un pays majoritairement catholique et dans un contexte de libéralisation de l’interruption volontaire de grossesse en Amérique latine.
Dans un arrêt rendu lundi 21 février, la Cour constitutionnelle colombienne a autorisé les femmes à avoir recours à l’avortement pour n’importe quel motif jusqu’au sixième mois de gestation.
Jusqu’à présent, ce n’était autorisé qu’en cas de viol, si la santé de la mère était en danger ou lorsque le fœtus présentait une malformation compromettant sa survie, selon un arrêt de 2006 de la Cour, qui prévoyait l’objection de conscience pour les médecins qui ne voulaient pas procéder à une interruption de grossesse.
En dehors de ces exceptions, les femmes qui avaient recours à l’avortement étaient passibles d’une peine de seize à cinquante-quatre mois d’emprisonnement. Désormais, « l’acte d’avortement ne sera punissable que s’il est pratiqué après la 24e semaine de gestation », a déclaré la Cour constitutionnelle dans un communiqué. Après six mois de grossesse, les conditions déjà fixées par le tribunal resteront en place, ont précisé les magistrats.
La Causa Justa et La Mesa por la vida y la salud de las mujeres
Créé en 1998, la Mesa por la Vida y la Salud de las Mujeres (la Table pour la Vie et la Santé des Femmes) est un collectif féministe colombien – auquel participe Médecins du Monde – qui défend les droits sexuels et reproductifs. Il milite plus particulièrement
pour le renforcement et l’élargissement du cadre juridique afin de :
- Consolider et élargir le cadre juridique pour garantir l’accès à l’IVG en évitant les reculs,
- Lutte contre les risques de criminalisation des femmes ayant recours à l’IVG,
- Améliorer l’accès des femmes et des filles à l’avortement légal, à la santé et aux droits sexuels et reproductifs.
La Fondation Médecins du Monde soutient les actions de la Mesa depuis octobre 2021.